L’édito n°15

Aléas ! Mais aller où ?   

Le travail de LA BELLE VIGNE se poursuit sans relâche et peut-être devrais-je dire quelles que soient les intempéries. Hier nous nous plaignons de la sécheresse, aujourd’hui ce sont des cultures et des vignes qui sont sous l’eau. 

Il me vient l’envie de paraphraser le célèbre fabuliste romain Esope, qui nous disait de la langue qu’elle était la meilleure et la pire des choses. A l’image de ce propos, l’eau est, comme la langue, les deux à la fois, que ce soient des larmes de sécheresse ou des larmes de pluie. 

A bien y réfléchir, est-ce vraiment le sujet ? Nous devons quitter l’attitude de ceux qui se lamentent pour appréhender et comprendre les phénomènes naturels, qu’ils nous plaisent ou non, qu’ils dévastent nos espaces naturels ou non. 

Ne devons nous pas accepter que ce soit la nature qui se rebelle ? Il faudra bien l’admettre, nous sommes les victimes de nos propres actes, de notre propre avidité…. Alors, au lieu de nous plaindre et de culpabiliser, nous devons réparer, être ceux qui corrigent, ceux qui donnent à notre Terre sa vraie dimension. C’est cela l’agroécologie. 

Depuis de nombreuses années , nous affirmons que seule la nature peut réparer nos erreurs. Ne s’agit il pas de copier le fonctionnement de la nature pour faire l’agriculture ? La nature a toutes les qualités que nous n’avons pas : elle sait transformer le soleil en énergie grâce à la photosynthèse , elle organise une vie venue du fin fond des âges  qui dialogue entre champignons, arbres, bactéries, microbes, nématodes, protozoaires,…

Face aux aléas climatiques, au lieu de polémiquer sur les causes, comprenons que les réponses sont sous nos yeux et dans nos mains. 

Nous ne nous sauverons pas tout seul. C’est en nous associant à la nature qu’elle nous apportera rendements économiques, santé du végétal et bonheur de l’humanité. Ce projet doit devenir celui d’une souveraineté alimentaire retrouvée.