Un vignoble, une histoire

2021

Stephan REINIG

Ma première formation a eu lieu en Champagne avec Alain Canet. J’ai pris une première claque. J’en suis reparti en pensant que ce que je venais d’entendre était surprenant mais un peu marginal.

C’est lors de ma seconde formation chez Noël Lassus dans le Gers que j’ai pris la « seconde couche ».  Je me suis dit : « Réveille-toi. Il y en a d’autres qui le font et ce ne sont pas des illuminés ».

 

Christophe FRANCEY

L’écologie est devenue au centre de tous nos efforts.

En 2016, je suis parti en bio au printemps sans aucun produit de synthèse sur tout le domaine et j’ai pris une claque avec les attaques de mildiou avant floraison. En bio, on n’a plus de parachute, donc pour l’instant, je ne suis pas certifié car cela me permet de garder un joker pour les millésimes compliqués.

 

Grands vins de Saint Saphorin

Gilles et Roger JAURE

En 2000, un CTE les convertit au bio mais ils ne réussissent pas à se débarrasser d’une attaque de black rot sur une parcelle. Ce revers sera une chance qui les conduit à changer de technicien pour un « guérillero » de la vigne qui les initie aux principes de Lenz Mauzer sur les compatibilités avec les plantes compagnes de la vigne.

Pour eux, « tout ce qui se passe dans les vignes est expérimental. Et il faut toujours le faire avec l’outil le plus léger. »

Elian DA ROS

Est-ce de l’obstination ou de la persévérance ?

C’est surtout avec un mélange de curiosité et d’opportunisme qu’Elian créée des vins qui mettent en valeur son terroir et son vignoble. Avec la sagesse de celui qui ne fait à sa vigne que ce qu’il se ferait à lui-même et la force de celui qui veut faire ce qu’il y a de meilleur.

L’équilibre d’un vin est une harmonie entre la vigne et l’art du vigneron.

Pierre-Olivier CLOUET

Faire un grand vin, c’est 4000 détails et c’est un travail pied par pied, pour préserver le matériel végétal, faire une sélection massale et conserver la patrimoine de la maison pour le réinstaller.

En recherchant une diversité de plus en plus importante, l’objectif est de faire baisser la pression phytosanitaire, de réduire les intrants exogènes, d’assurer une fertilité naturelle… Le Graal serait, bien sûr, de se passer de phytos.

 

 Château Cheval Blanc

Frédéric SCHWERTZ

Les choses changent dans tous les secteurs de notre activité. Prenons la vinification par exemple : vinifier sans sulfite est un processus que l’on ne maitrisait pas il y a quelque temps. Désormais nous proposons des cuvées sans sulfite en blanc et en rouge. Et dans la période très difficile que nous vivons avec le COVID, avec ces arguments, les ventes professionnelles aux cavistes ont compensé et dépassé celle des 12 salons auxquelles nous participions avant.

 

Domaine des Maels

Carine MAGOT

Entrer dans une entreprise coopérative comme « Les Vignerons de Buzet », c’est comme s’asseoir à l’écriture d’une histoire extraordinaire. Les pages avaient commencé à s’écrire et il fallait poursuivre la narration de ce livre . Dans cette aventure, ce qui est réjouissant, c’est le partage, le retour d’expérience, la démarche collective qui sont des gages de réussite. C’est rassurant d’être ensemble en essayant de faire avancer la filière viticole

 

Les Vignerons de Buzet

Noël LASSUS

Alors aujourd’hui, je poursuis mon aventure. Comment je recherche à produire de la valeur ajoutée à l’échelle de la vigne, je vais aussi me diversifier en créant une houblonnière. Et bien sûr, je développe l’agroforesterie par la plantation d’érables champêtres dans mes parcelles de vigne. Et avec des frênes haut de 3 m, j’ai même observé que les machines de vendange mécanique passaient beaucoup mieux.

Château de Montluc (Gascogne)

Claire VILLARS LURTON

Les attentes des citoyens ont changé et de plus en plus de grands Châteaux s’interrogent sur ces méthodes agronomiques. Notre volonté en tant que membres fondateurs de La Belle Vigne est de sensibiliser et accompagner le vignoble Bordelais dans la transition agroécologique : on veut fédérer des vocations autour de ce sujet.

Châteaux Ferrière et Haut Bages Libéral 

Marie et Florian CURTET

La taille joue un rôle important dans mon organisation. Je pratique la taille Marceau en guyot simple (le courson de deux yeux francs est toujours au dessus de la baguette, le courson de l’année suivante sera toujours l’œil le plus éloigné. De ce fait je ne coupe plus de bois de deux ans hormis l’enlèvement de la baguette de l’année précédente. Donc je monte de 3 à 4 cm par an. J’avoue avoir mis du temps à comprendre ce que Marceau avait dans la tête. J’aurai plus de résultats l’an prochain.

Vins de Savoie

2020

Luc FONTA

j’ai abandonné le confort pour l’incertitude, avec courage ou peut-être inconscience. Je sais que le chemin va être long. Mais les retours sur mes cultures m’apportent aujourd’hui des notes positives et nourrissent ma passion pour la nature et le travail des hommes. Derrière tous les sujets qui font le travail du viticulteur se cache le plaisir d’entreprendre, de regarder et de mettre en adéquation mon savoir avec mes observations. Et je ne peux oublier la confiance de mon épouse et de mes enfants.

Domaine des 3 Mazets

Victor MOREAUD

Sur les 3 piliers de l’agroécologie, après le non labour et les couverts végétaux, notre prochain projet est la vitiforesterie. En tant qu’architecte paysagiste, je veux concevoir et aménager notre espace et nos paysages, avec cette chance d’avoir un vignoble d’un seul tenant, ce qui est plutôt rare. Et je veux prendre mon temps pour le penser et le faire ; ne pas jouer perso, partager sur mes pratiques avec d’autres viticulteurs, des experts et des scientifiques.

Domaine Cormeil-Figeac Magnan

Samuel MAGE

Le partage, les échanges, le dialogue… C’est comme cela que j’ai été construit. Mon premier apprentissage, c’est la famille. A la maison, entouré de mon épouse et de mes enfants, de mes parents ainsi que de mes amis au premier rang duquel, David Pradère, je perpétue cette dimension fondatrice pour moi. C’est mon héritage vivant et une priorité au quotidien.

Je perpétue la tradition, car ce lien direct avec le consommateur -je devrai dire mon dégustateur final- est primordial pour la vente nos produits et l’explication de nos méthodes.

Vignoble de l’Île d’Oléron

Eric COLLINET

Au départ, c’était intuitif chez moi. J’ai toujours été en harmonie avec la nature. Je suis convaincu que par la biologie on peut être plus efficace qu’avec les produits phytosanitaires. Alors, chaque fois que je mets un produit, je me sens mal. En permanence mon fil rouge a été de diminuer les doses, à tel point que j’ai pris des risques. Mais ça a fonctionné…

Champagne Collinet

Stéphane FOLLIN-ARBELET

C’est aussi le résultat d’une prise de conscience ainsi que d’une adaptation à la demande des consommateurs.

Si on sait analyser toutes les molécules présentes dans un vin, notre obligation est aujourd’hui d’offrir une expérience qui soit au sommet de la vinification sans ajout de produits ou en les réduisant de façon drastique.

Château Meursault et Château Marsannay

Alain KUEHN

Mais avant d’en arriver là, j’ai bien sûr commis des erreurs : les engrais verts ne permettaient pas la fixation de l’Azote et ne m’apportaient pas la biomasse nécessaire pour nourrir le sol. Aujourd’hui, je traite mon couvert inter-rang comme des cultures à part entière que je conduis jusqu’à leur maturité. Nous sommes en vigne haute, donc 40 à 50 cm de couvert et ça ne gêne pas le travail de la vigne : pied à l’ombre et tête au soleil !

Vins d’Alsace Kuehn

Marc BRONDELLO

J’ai pour projet de restaurer une fertilité durable et passive, d’améliorer la qualité et l’équilibre de mes produits de façon à produire à coup faible et ainsi pouvoir satisfaire mes clients. Et je suis très intéressé par les hybrides qui sont une évolution normale et indispensable de la vie en général.

Vins de Provence

Antoine VALETTE

J’ai repris des terres qui ressemblaient à un véritable désert, la terre était morte, brillante sous la pluie, dure comme du béton en plein soleil. Mon projet est donc de rendre cette terre à nouveau fertile. Je couvre les sols depuis mon installation avec de l’herbe spontanée et des engrais verts composés d’avoine principalement. Cette plante se plait bien dans mes sols. Cependant, je vais essayer le seigle pour sa précocité de développement.

Vins d’Ardèche IGP

Ils sont membres de La Belle Vigne

Ils partagent une même ambition : retrouver le lien avec la nature.