Eric SCHMIDT,
Coordinateur de LA BELLE VIGNE
L’Editorial
Avenir
Il y a des mots qui ne sont pas anodins.
Jusque là, nous avions l’habitude de voir nos ministres de l’Agriculture successifs faire voter des Lois d’Orientation Agricole. Le futur projet de loi qui sera présenté devant le Parlement se nomme Loi d’Avenir et d’Orientation Agricole.
Nous venons de franchir un cap sémantique. Mais que faut-il en comprendre ?
- que personne n’avait pensé à l’avenir jusqu’à ce jour ? Possible car, quand l’on voit les conséquences de décisions politiques et réglementaires notamment sur notre souveraineté alimentaire, on est en droit de se poser la question. Le décrochage de notre balance commerciale agro-alimentaire en porte les stigmates.
- que les « orientations » d’hier n’ont pas orienté grand chose ? Possible aussi. Revenons aux fondamentaux de la physique. Vous savez tous que ce n’est pas la longueur du levier (des budgets) qui compte mais le point d’application (les agriculteurs). L’avons-nous vraiment fait jusqu’à ce jour ? Manque de vision ou soumission à des intérêts particuliers ont été dévastateurs.
Alors essayons tous ensemble de ne plus évoquer d’éventuelles orientations qui ne sont que des marionnettes dont nous regardons le spectacle sans jamais en tenir les fils. Parlons donc d’avenir.
Il est dans nos pratiques, dans notre regard sur nos vignes et les contraintes qu’elles subissent, sur notre compréhension des mécanismes à l’œuvre dans nos sols et dans la résilience que nous pouvons activer pour nos plantes et nos cultures,… et pour nous-mêmes.
L’avenir, c’est regarder devant nous éclairés par les lumières du passé. C’est arrêter de vouloir dominer des éléments qui nous dépassent en nous nourrissant de textes destinés aux légistes et pas aux vignerons. L’avenir, c’est être humble face aux mystères de la nature tout en puisant notre force dans celle-ci.