S’inspirer de la dynamique des écosystèmes naturels

Cette agriculture repose sur le Génie Végétal c’est-à-dire sur le couple sol/plante, qui peut s’auto entretenir indéfiniment. Le sol apporte à la plante les éléments minéraux indispensables à son développement, mais cette dernière se nourrit surtout, via la photosynthèse, du CO2 de l’air (d’où provient 90 % de sa matière sèche) et de l’hydrogène de l’eau (6 % de la matière sèche végétale). La biomasse produite constitue à son tour la « nourriture » du sol, véritable usine de recyclage qui fait suite (et précède) l’usine de production qu’est la plante. La nature nous l’enseigne, la durabilité repose sur une restitution importante au sol de la matière organique fraîche que ce dernier a contribué à faire naître. Le carbone, constituant essentiel de cette matière organique avec l’azote (qui sont intégralement d’origine atmosphérique !), représente l’élément clé de la nutrition du sol (d’où le terme parfois employé « d’agriculture du carbone »). L’humus, véritable liant organique (50 à 58 % de carbone) agrégeant les constituants minéraux, est à la base de la fertilité et du maintien de l’intégrité physique, biologique et hydrique des sols.

Un sol vivant et pleinement fonctionnel induit un cycle vertueux : meilleure santé des plantes et qualité nutritionnelle des productions, diminution des besoins en intrants, augmentation des rendements, augmentation des niveaux de biodiversité, etc. Et, lorsque cela s’avère effectivement nécessaire, ces sols peuvent recevoir sans problème particulier une fertilisation raisonnée.

Cette hétérogénéité des milieux, des ressources et des couverts permet le développement d’une diversité faunistique remarquable (pollinisateurs, auxiliaires de culture, faune cynégétique), mais de la vie souterraine et en particulier des mycorhizes, qui accroissent le volume de sol accessibles aux cultures et augmentent les flux souterrains de carbone organique et de minéraux (phosphore notamment, mais également l’eau liée).

Hormis la réduction des coûts de production, donc l’augmentation de rentabilité que tout cela suppose, la diversité des ressources produites permet aussi de garantir la pérennité des fermes au plan économique (diversifier pour « diviser le risque »). En d’autres termes, la résilience écologique et la résilience économique sont étroitement liées, apportant une fois encore la preuve que produire et protéger sont un seul et même défi !

Notons par ailleurs que cette approche contribue à (re)développer une image positive – et juste – de l’agriculture, qui deviendra sans aucun doute une vraie valeur ajoutée pour les productions de demain.

Dans un sol non travaillé, le développement des mycorhizes permet d’accroître considérablement la ressource disponible pour la nutrition végétale. Ces associations symbiotiques entre les racines des plantes et des champignons du sol forment un véritable réseau où circulent, y compris d’une plante à l’autre, de l’eau, des minéraux et de l’information.

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